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Marsipulami
10-11-04, 16:26
PAYS-BAS L'assassinat de Théo Van Gogh et les attentats racistes creusent le fossé entre musulmans et Néerlandais de souche

L'islamisme brise le modèle hollandais

Des centaines de personnes rassemblées devant des écrans géants, retransmission en direct à la télévision et à la radio publiques, un vice-premier ministre parmi les proches : le cinéaste provocateur Theo Van Gogh, assassiné au nom de l'islam radical, a eu droit à des funérailles presque nationales, mardi, aux Pays-Bas.
Laure Mandeville
[10 novembre 2004]


C'était le pays le plus tolérant du monde. C'est en tout cas ainsi que les Pays-Bas se rêvaient. Un «jardin hollandais multiculturel», où les communautés, protestante, juive, musulmane ou gay, cohabitent en liberté. Un pays qui avait ouvert en grand ses portes à l'immigration étrangère, supprimé les cartes d'identité et misé sur la «police sociale» et la libéralisation des drogues pour réduire la délinquance.

Les Néerlandais s'offensaient de voir des pays plus «policiers», comme la France, dénoncer une forme de naïveté politique, voire d'inconscience. Présentant les banlieues françaises comme un repoussoir, les Pays-Bas étaient fiers de voir leurs ministres se rendre en vélo à leur travail en toute sérénité.


L'assassinat en pleine rue, mardi dernier, par un jeune Marocain de la deuxième génération, lié à des réseaux islamistes radicaux, du cinéaste Theo Van Gogh, personnage provocateur auteur d'un pamphlet sur l'islam, n'en a été que plus ravageur, dans une société qui croyait avoir résolu pour de bon les problèmes d'identité et de religion.

Le fait que l'on ait retrouvé sur le corps de la victime un document annonçant d'autres cibles, notamment parmi des députés, a traumatisé l'opinion. Et les actes racistes perpétrés par des extrémistes néerlandais contre des mosquées et une école musulmane en réaction au meurtre ont ajouté au désarroi général.


Ebahis, les Néerlandais réalisent que leur fameux «modèle» a volé en éclats et qu'un dangereux fossé se creuse entre les Néerlandais de souche et leur communauté musulmane, forte de 900 000 âmes sur 16 millions d'habitants. Beaucoup s'inquiètent d'une montée des extrêmes, menaçant l'idéologie de tolérance qui constituait le socle politique et social du pays. «Dans un pays où tout est modéré, l'alarmisme des derniers jours est frappant, note un observateur occidental. Après avoir dit longtemps qu'il n'y avait aucun problème, on entend les politiciens affirmer que le pays est en guerre.»


Selon un sondage publié hier par plusieurs journaux régionaux, quelque 40% des Néerlandais souhaitent que les musulmans ne se sentent plus chez eux aux Pays-Bas, tandis que 90% réclament un renforcement de la lutte contre le terrorisme, même au détriment des libertés individuelles. 80% des personnes interrogées veulent une politique d'intégration «plus dure». Il s'agit là d'«un énorme durcissement et d'une grande polarisation», commentait hier le quotidien Brabants Dagblad.

Cela fait en réalité plus de deux ans que ce tremblement de terre politique est en cours. La première secousse, décisive, avait eu lieu en 2002, année qui avait vu la montée en puissance de Pim Fortuyn puis son brutal assassinat.


Surgi sur une scène politique néerlandaise assoupie, osant lier le succès de l'intégration à un strict contrôle de l'immigration, cet homosexuel libertaire favorable à la laïcité à la française s'attaqua au modèle communautaire et aux «dangers» d'un «islam arriéré». «Les Pays-Bas sont pleins», osait-il.

Au pays du politiquement correct, c'était un coup de tonnerre. Quelques mois plus tard, Pim était assassiné par un Néerlandais illuminé, membre d'une association de défense des animaux.


Mais l'incroyable succès remporté par son tout jeune parti montra qu'il avait vu juste. Depuis, le monde politique ne parle plus que de défendre les «valeurs néerlandaises» et d'«instaurer une distinction très claire entre tolérance et laisser-faire», note l'intellectuel Paul Scheffer. Le parti chrétien-démocrate du premier ministre, Jan Balkenende, s'est allié au parti libéral VVD pour durcir la politique d'immigration et mettre à l'ordre du jour la «tolérance zéro» en matière de sécurité. Le nombre de déboutés du droit d'asile est en forte augmentation.


Beaucoup d'intellectuels immigrés ont participé à ce séisme politique. Et parmi eux, Ayaan Hirshi Ali, députée musulmane d'origine somalienne, devenue un symbole de la lutte contre l'islam radical. «Les Pays-Bas se sont vus comme un modèle de tolérance, mais cantonner les immigrés dans leurs communautés, laisser les femmes musulmanes prisonnières du carcan fondamentaliste et de l'excision, est-ce de la tolérance ou de l'aveuglement ?», tempête la jeune femme, qui est gardée vingt-quatre heures sur vingt-quatre par des policiers, en raison des menaces de mort qu'elle ne cesse de recevoir.


L'assassinat du cinéaste Van Gogh, avec lequel Hirshi Ali avait réalisé un film controversé, a remis à l'ordre du jour la question de la sécurité de la députée, le Parlement n'étant pas sécurisé contre de possibles attaques terroristes.

Au-delà de cette question, la classe politique semble avoir le plus grand mal, en raison de ses traditions, à trouver une réponse pragmatique. «Ce vide politique profite à l'extrême droite, qui occupe le terrain», s'inquiète un observateur occidental. Il y a pourtant fort à faire, notamment en matière de législation antiterroriste, ajoute-t-il. Jusqu'au mois d'août dernier, la qualification pour crime terroriste n'existait même pas en droit hollandais. «La répression n'était pas pour nous, car nous pensions que le Djihad était réservé aux autres, pas aux Pays-Bas, note une journaliste hollandaise. C'est la fin d'une illusion.»

http://www.lefigaro.fr/international/20041110.FIG0375.html

Olive Yao
10-11-04, 20:49
Tjsa, zo schrijven de media.

Vreemd. Ik lees vaak dat Nederland "geindividualiseerd" is. Volgens ethische idealen gaat dat hand in hand met autonomie.

Maar nu, een gebeurtenis en een media-hype, en mensen zouden opeens een kudde zijn die op hol dreigt te slaan?

Ik zou zeggen dat we zelf bepalen dat we een goede weg blijven gaan.