Afrux
02-07-05, 12:13
Een vertaling van een klein stukje:
http://www.telquel-online.com/181/sujet2.shtml
- U bent een van de weinigen die geaccepteerd is door de militanten, ondanks dat u heel dicht bij het paleis stond / staat. Wat is uw geheim?
Ik heb altijd geweigerd om privileges te krijgen. Toen ik directeur van ircam werd, heb ik mijn salaris en de dienst auto ingeleverd. Niet dat ik rijk ben, maar om te voorkomen dat mijn ambitie op dit gebied gereduceerd werd tot het materialische aspect. Toen het hoofd van het kabinet me vroeg om in de koninklijke school te komen werken, heb ik hem verteld dat hij de koning moest vertellen dat ik een slecht karakter heb. Dat Ik linkse ideeën heb. Dat ik geen instrument wilde zijn en dat ik geen kenteken wilde gekregen ( dat hij een bepaalde ideologie moet aannemen/uitdragen). Een paar uur later vertelde hij me dat de koning wil dat ik mijn ideeën en karakter houd en dat hij alleen periodieke inspectie rapporten van de school wilde hebben. Jaren later werd ik door M. Bensouda gevraagd om directeur van de school te worden. Ik heb hem verteld dat hij aan het verkeerde adres is, als de koning traditionele onderwijs aan zijn kinderen wilde geven. Ik wilde ook niet aan het koninklijke protocol meedoen. De koning accepteerde beide keren mijn voorwaarden. Dit is mijn geheim.
Hij praat verder over het Arabisme. Hij haalt een gedicht bij dat gepubliceerd is in een Nationalistische blad als voorbeeld van hoe extreem deze ideologie (We hebben het arabisme tot onze religie verklaard) (We hebben het arabisme tot onze religie verklaard) . Hij praat over de namenkwestie, de keuze voor tifinagh en natuurlijk over zijn schoolgenoot en collega(allebei inspecteurs in het onderwijs geweest) Abdeslam Yasin en zijn extreme islamitische partij.
= “Laïciteit” zou het beste omschreven kunnen worden als een systeem met een politieke ruimte waar godsdienst een pure privé-aangelegenheid is. =
= Fatima Mernissi over Chafik:
Hij heeft me vleugels en wortels gegeven . =
Mohamed Chafik. "L'islam prône la laïcité"
(DR)
Fin pédagogue, académicien, chef de file du combat pour l’amazighité, défenseur de la laïcité, Mohamed Chafik passe en revue les questions clés qui lui tiennent _ cœur et révèle des vérités qu’il a longtemps gardées secrètes.
Rester longtemps proche du Palais et préserver une image intacte auprès des militants de base, très peu de personnes ont réussi ce pari. Quel est votre secret ?
En étant proche du centre du pouvoir, j’ai tout fait pour me prémunir et ne jamais accepter de privilège. Quand j’ai été
nommé recteur de l’IRCAM, j’ai renoncé _ mes émoluments, _ la voiture de service et aux dotations d’essence. Non que je sois riche, mais je voulais que personne ne réduise mon ambition _ cet aspect matériel des choses. Depuis le début des années 60, j’ai toujours pris mes précautions. Quand le chef du cabinet royal, M. M’hammedi m’a convoqué pour travailler auprès du roi, je l’ai prié de l’informer que j’avais mauvais caractère, qu’on m’attribuait des idées de gauche et que, par conséquent, je ne risquais ni d’être utile ni d’en sortir indemne. Il me dit, 48 heures plus tard, "Sa Majesté vous demande de garder votre caractère et vos idées. Il exige juste que vous établissiez des rapports sur l’enseignement _ chaque fois qu’il en aura besoin". Quand, des années plus tard, M. Bensouda m’apprit que le roi m’invitait _ prendre la direction du collège royal, je lui fis savoir que si le roi voulait donner une éducation traditionnelle _ ses enfants, je n’étais pas la personne idoine. Je précisai, en sus, que je ne voulais pas de responsabilité pédagogique partagée avec quiconque (sauf le choix des enseignants, bien sûr) et que je préférais ne pas être mêlé aux aspects protocolaires du Palais. _ chaque fois, mes conditions ont été acceptées et plusieurs militants qui me connaissaient de près savaient très bien quelle était mon éthique. Voil_ mon secret.
Plusieurs observateurs trouvent que l’IRCAM a en même temps officialisé la reconnaissance de l’amazighité et ralenti son intégration. Qu’est-ce qui vous dérange le plus, le rythme du Makhzen ou l’impatience des militants ?
Les deux. Mais je préfère plus parler d’administration que de Makhzen. Le panarabisme est passé par l_. Un poème paru dans Al Ittihad en 1986, disait ceci : "Nous avons fait de l’arabisme notre religion". Cette idéologie, il en est resté des choses dans les esprits, d’inspecteurs, de fonctionnaires de l’état civil, et bien d’autres autorités locales. Imaginez qu’un Marocain peut appeler son fils Azz al arab mais il suffit qu’il traduise ce prénom en tamazight (Aburz Imazighen) pour que sa demande soit rejetée. C’est amusant et dramatique. Concernant, les militants de la cause, je pense que les plus jeunes sont impatients parce qu’ils n’ont pas connu les années de plomb. Par ailleurs, il faut savoir que l’IRCAM, mine de rien, avance dans ses travaux. Exemple qui peut faire bondir plus d’un, il est sur le point d’achever la standardisation du tamazight. En guise de comparaison, sachez que l’arabe n’est pas standardisé. Si un jeune élève veut avoir un dictionnaire de l’arabe moderne exhaustif, comme Le Petit Robert, il ne le trouvera tout simplement pas.
Avez-vous vraiment cherché l’efficience en adoptant la graphie tifinagh ? N’était-ce pas une solution médiane, concertée avec le Palais, pour ne pas braquer les islamistes ?
L’adoption du tifinagh s’est faite dans un but pédagogique. A l’époque, j’ai fait un exposé de 2 heures qui n’avait pas convaincu les défenseurs de la graphie latine. Aujourd’hui, ils reconnaissent que je n’avais pas tort. L’argument est clair. D’abord, le tifinagh s’écrit, comme le latin, de gauche _ droite. Contrairement _ l’arabe, cela nous évite d’inverser les claviers et de devoir régler des complications sans fin lorsqu’il s’agit d’algèbre. Il est vrai que l’hébreu, par exemple, s’écrit, comme l’arabe, de droite _ gauche, mais j’ai posé la question aux spécialistes israéliens. Ils m’ont assuré que la vraie langue de travail chez eux est l’anglais. Idem pour les Japonais. Tout le monde cherche donc _ rattacher la modernité _ des langues fortes, standardisées, sauf les Arabes. Voil_ ce qui ramène le tifinagh _ sa vraie dimension, matérialiser l’identité berbère. Moi, je demanderais _ chaque enseignant qui reçoit des enfants en pré-primaire, de partager le tableau en trois parties et écrire sur chaque cadran un texte en lettres latines, arabes et tifinagh. Ainsi, l’élève comprendra comment l’occident écrit, comment les arabes écrivent et comment les amazighes écrivent. Sans cette distinction, il y aurait confusion. Il ne faut pas oublier que le tifinagh est plus ancien que le Phénicien. Il y a dedans une dimension sentimentale.
http://www.telquel-online.com/181/sujet2.shtml
- U bent een van de weinigen die geaccepteerd is door de militanten, ondanks dat u heel dicht bij het paleis stond / staat. Wat is uw geheim?
Ik heb altijd geweigerd om privileges te krijgen. Toen ik directeur van ircam werd, heb ik mijn salaris en de dienst auto ingeleverd. Niet dat ik rijk ben, maar om te voorkomen dat mijn ambitie op dit gebied gereduceerd werd tot het materialische aspect. Toen het hoofd van het kabinet me vroeg om in de koninklijke school te komen werken, heb ik hem verteld dat hij de koning moest vertellen dat ik een slecht karakter heb. Dat Ik linkse ideeën heb. Dat ik geen instrument wilde zijn en dat ik geen kenteken wilde gekregen ( dat hij een bepaalde ideologie moet aannemen/uitdragen). Een paar uur later vertelde hij me dat de koning wil dat ik mijn ideeën en karakter houd en dat hij alleen periodieke inspectie rapporten van de school wilde hebben. Jaren later werd ik door M. Bensouda gevraagd om directeur van de school te worden. Ik heb hem verteld dat hij aan het verkeerde adres is, als de koning traditionele onderwijs aan zijn kinderen wilde geven. Ik wilde ook niet aan het koninklijke protocol meedoen. De koning accepteerde beide keren mijn voorwaarden. Dit is mijn geheim.
Hij praat verder over het Arabisme. Hij haalt een gedicht bij dat gepubliceerd is in een Nationalistische blad als voorbeeld van hoe extreem deze ideologie (We hebben het arabisme tot onze religie verklaard) (We hebben het arabisme tot onze religie verklaard) . Hij praat over de namenkwestie, de keuze voor tifinagh en natuurlijk over zijn schoolgenoot en collega(allebei inspecteurs in het onderwijs geweest) Abdeslam Yasin en zijn extreme islamitische partij.
= “Laïciteit” zou het beste omschreven kunnen worden als een systeem met een politieke ruimte waar godsdienst een pure privé-aangelegenheid is. =
= Fatima Mernissi over Chafik:
Hij heeft me vleugels en wortels gegeven . =
Mohamed Chafik. "L'islam prône la laïcité"
(DR)
Fin pédagogue, académicien, chef de file du combat pour l’amazighité, défenseur de la laïcité, Mohamed Chafik passe en revue les questions clés qui lui tiennent _ cœur et révèle des vérités qu’il a longtemps gardées secrètes.
Rester longtemps proche du Palais et préserver une image intacte auprès des militants de base, très peu de personnes ont réussi ce pari. Quel est votre secret ?
En étant proche du centre du pouvoir, j’ai tout fait pour me prémunir et ne jamais accepter de privilège. Quand j’ai été
nommé recteur de l’IRCAM, j’ai renoncé _ mes émoluments, _ la voiture de service et aux dotations d’essence. Non que je sois riche, mais je voulais que personne ne réduise mon ambition _ cet aspect matériel des choses. Depuis le début des années 60, j’ai toujours pris mes précautions. Quand le chef du cabinet royal, M. M’hammedi m’a convoqué pour travailler auprès du roi, je l’ai prié de l’informer que j’avais mauvais caractère, qu’on m’attribuait des idées de gauche et que, par conséquent, je ne risquais ni d’être utile ni d’en sortir indemne. Il me dit, 48 heures plus tard, "Sa Majesté vous demande de garder votre caractère et vos idées. Il exige juste que vous établissiez des rapports sur l’enseignement _ chaque fois qu’il en aura besoin". Quand, des années plus tard, M. Bensouda m’apprit que le roi m’invitait _ prendre la direction du collège royal, je lui fis savoir que si le roi voulait donner une éducation traditionnelle _ ses enfants, je n’étais pas la personne idoine. Je précisai, en sus, que je ne voulais pas de responsabilité pédagogique partagée avec quiconque (sauf le choix des enseignants, bien sûr) et que je préférais ne pas être mêlé aux aspects protocolaires du Palais. _ chaque fois, mes conditions ont été acceptées et plusieurs militants qui me connaissaient de près savaient très bien quelle était mon éthique. Voil_ mon secret.
Plusieurs observateurs trouvent que l’IRCAM a en même temps officialisé la reconnaissance de l’amazighité et ralenti son intégration. Qu’est-ce qui vous dérange le plus, le rythme du Makhzen ou l’impatience des militants ?
Les deux. Mais je préfère plus parler d’administration que de Makhzen. Le panarabisme est passé par l_. Un poème paru dans Al Ittihad en 1986, disait ceci : "Nous avons fait de l’arabisme notre religion". Cette idéologie, il en est resté des choses dans les esprits, d’inspecteurs, de fonctionnaires de l’état civil, et bien d’autres autorités locales. Imaginez qu’un Marocain peut appeler son fils Azz al arab mais il suffit qu’il traduise ce prénom en tamazight (Aburz Imazighen) pour que sa demande soit rejetée. C’est amusant et dramatique. Concernant, les militants de la cause, je pense que les plus jeunes sont impatients parce qu’ils n’ont pas connu les années de plomb. Par ailleurs, il faut savoir que l’IRCAM, mine de rien, avance dans ses travaux. Exemple qui peut faire bondir plus d’un, il est sur le point d’achever la standardisation du tamazight. En guise de comparaison, sachez que l’arabe n’est pas standardisé. Si un jeune élève veut avoir un dictionnaire de l’arabe moderne exhaustif, comme Le Petit Robert, il ne le trouvera tout simplement pas.
Avez-vous vraiment cherché l’efficience en adoptant la graphie tifinagh ? N’était-ce pas une solution médiane, concertée avec le Palais, pour ne pas braquer les islamistes ?
L’adoption du tifinagh s’est faite dans un but pédagogique. A l’époque, j’ai fait un exposé de 2 heures qui n’avait pas convaincu les défenseurs de la graphie latine. Aujourd’hui, ils reconnaissent que je n’avais pas tort. L’argument est clair. D’abord, le tifinagh s’écrit, comme le latin, de gauche _ droite. Contrairement _ l’arabe, cela nous évite d’inverser les claviers et de devoir régler des complications sans fin lorsqu’il s’agit d’algèbre. Il est vrai que l’hébreu, par exemple, s’écrit, comme l’arabe, de droite _ gauche, mais j’ai posé la question aux spécialistes israéliens. Ils m’ont assuré que la vraie langue de travail chez eux est l’anglais. Idem pour les Japonais. Tout le monde cherche donc _ rattacher la modernité _ des langues fortes, standardisées, sauf les Arabes. Voil_ ce qui ramène le tifinagh _ sa vraie dimension, matérialiser l’identité berbère. Moi, je demanderais _ chaque enseignant qui reçoit des enfants en pré-primaire, de partager le tableau en trois parties et écrire sur chaque cadran un texte en lettres latines, arabes et tifinagh. Ainsi, l’élève comprendra comment l’occident écrit, comment les arabes écrivent et comment les amazighes écrivent. Sans cette distinction, il y aurait confusion. Il ne faut pas oublier que le tifinagh est plus ancien que le Phénicien. Il y a dedans une dimension sentimentale.